samedi 8 octobre 2022

NHAARG - When All Hope is Gone. Chronique sur Thrashocore


NHAARG - When All Hope is Gone

Allez, citez-moi un label français qui sort des albums de black metal. Même s’il propose d’autres styles en plus du BM, pas de souci ! Vous dites quoi ? Osmose ? Ladlo ? Season of Mist ? Transcendance ? Adipocère ? Chanteloup !!! Bon, bon, vous remontez loin là quand même avec le dernier… Non, celui dont j’ai l’intention de parler aujourd’hui est plus discret. Il a sorti très peu d’albums en un peu plus de 10 ans et pourtant on a tous dû déjà entendre son nom : Crush the Desert Records ! Si, si, il est français ! Je sais bien que certains ne s’en étaient pas rendu compte, et c’est bien légitime puisqu’il a tendance à signer des groupes de toutes nationalités… sauf français ! On a trouvé chez lui les Russes de VOLKOLAK et ceux de WOLFKRIEG, les Biélorusses de PIAREVARACIEN ou encore les Chiliens de ELTUN, mais des Français… J’ai beau chercher, il n’y en a pas. Ah si ! EMBATERION et un EP en 2014, dans un style qui ne me concerne pas : du death / thrash…

Eh bien le tour du monde des nationalités continue en 2022 avec deux nouveaux groupes. Un allemand du nom de KAMPFESWUT, et un espagnol qui s’appelle NHAARG. C’est de celui-ci dont nous allons parler dans cette chronique, après avoir précisé que ce n’est pas la première collaboration entre l’homme derrière ce groupe et cette écurie puisque monsieur Nhaarg joue aussi pour DURTHANG, autre formation qui a publié une démo chez le Français. Nhaarg n’est pas un nouveau venu dans le black metal, et il est également membre de PESTICUM, groupe très underground qui ne sort que des demos depuis 2010, sans se préoccuper du format « album ». Nhaarg ne parvient pas à se satisfaire de ces projets, et c’est ainsi qu’en 2020 il a décidé d’en créer un nouveau, encore plus personnel et portant son propre nom : NHAARG.

Pourquoi ? Avait-il quelque originalité ou différence à apporter à sa musique en jouant seul ? Eh bien, presque. Il ne va pas créer ici des ambiances révolutionnaires, mais plutôt se complaire dans une autre branche du black metal, une branche qu’il fait bien plaisir de retrouver tant elle me semble insuffisamment représentée : la black metal lourd et sinueux. Hmmmmm... Pas sûr que le terme soit suffisamment clair... Alors disons que NHAARG n’a pas choisi un black metal qui matraque, qui va vite ou qui veut détruire par la haine, mais plutôt qu’il choisir un rythme bien plus lent pour s’immiscer progressivement dans l’âme de l’auditeur. Sur les six morceaux, presque tous ont cette dominante vicieuse, cette approche sadique et perverse. Ainsi, « Aura », « Black Light Shining » et « En mi bosque negro de la desesperación » ont de gros relents de JUDAS ISCARIOT et CLANDESTINE BLAZE. Bon, calmons-nous, le charisme et l’efficacité sont juste un bon cran en-dessous, mais les ressemblances sont bien là. « Those Who Are Crying Forever » aussi contient cette formule, mais avec un passage plus nerveux, tout comme le titre qui clôt l’album : « Chamber of the Dead Orc ». Malheureusement ce n’est pas très convaincant lorsque le groupe accelère le rythme, tombant dans du commun vite ennuyeux... « Void » quant à lui est un intrumental ambiant de 3 minutes.

Le talent de NHAARG est de parvenir à agripper l’auditeur et de lui plonger avec impassibilité la tête dans une flaque de noirceur. Il va l’y noyer sans avoir beaucoup de force à y mettre, se rendant compte que sa victime accepte volontiers son sort. C’est donc un album honnête et qui la capacité à transmettre aisément ses émotions négatives.

Sakrifiss

18 Août 2022

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